Une petite heure de sommeil, c'était tout ce que j'avais
offert, hier, à mon corps avant de le remettre à la creuse. Il réclamait
plus, mais creuser était ma raison d'être ! Je me reposerai quand les vents ne
me seront plus favorables.
A l'aube, j'avais quitté mon bunker en direction d'une
parcelle qui était moyenne dans son rendement, mais, c'était le cadet de mes
soucis !
Les météorologues de la firme avaient annoncé
plusieurs mélancolies aujourd'hui !
Je creusais dans l'attente que cela se produise et dans la
crainte de ce que je vais en ressentir.
Quand les premiers influx
changeants du Sud apparurent un
sentiment de tristesse m'enveloppa berçant mes rêves dans mon éveil, mes
souvenirs les plus tristes remontèrent, laissant libre cours à l'amertume pour
me dévorer. Je vis la mort dans son atrocité, causée par l’ignorance des
hommes, causée par mon obstination, par l’insensé désir de vengeance qui m’avait
hanté longtemps.
Une illusion de voix m'appelant me réveilla !
Mes muscles se rigidifièrent, mon attention redoubla, je
tendis l'oreille tentant de décrypter ces mots brouillés par le sifflement du
vent, mais, en vain, les mots volaient aux caprices des vents, ils étaient insaisissables.
Je stoppai mon kréator et cessai de creuser, je n'étais
pas assez concentré pour éviter tout accident. Je fermai les yeux dans une dernière
tentative de saisir, de me ressaisir et de me dessaisir de mes rêves. En vain !
Ma gorge sèche réclamait à boire, je pris la direction du
bar pour me régénérer.