l'amarre

Admin Nombre de messages : 566 Date d'inscription : 08/01/2008

préliminaires

Le conseil des baroudeurs émit plusieurs hypothèses et approches pour désactiver le dôme. L’hypothèse que l’amarre se trouve aux alentours sur la zone 192695 en est une. Et je fus chargé de lancer les recherches dans le secteur.

Je n’ai jamais fouillé, à part dans mes poches, et parfois même mes mains s’y perdent. Mais, j’acceptai la mission confiée et rejoignis le quartier des cartographes pour préparer mes missions.

La zone à fouiller se trouve être très proche des frontières de la première zone de vivance, je décidai donc de faire appel aux services de la firme pour me faire déménager. Chose faire, comme d’habitude avec une célérité et efficacité qui font honneur aux déménageurs de la firme. Me voilà donc à quelques centaines de kilomètres de ma zone de travail.

Légèrement équipé, je pris mon betrayal pour aller faire une première sortie sur la zone. Une visite préliminaire pour avoir une idée sur le terrain, pour étudier ses caractéristiques et établir la liste de mes besoins pour les quelques jours voir, semaines à venir que j’étais sensé passer loin de tout dans ce secteur.

A première vue, il me sera impossible d’établir un campement, le permafrost et la nature rocheuse du terrain ne favoriseraient aucune tentative de fixation de structure. Et atteler sur le permafrost est trop risqué, la température qui pouvait monter affaiblirait toute attache. Mon betrayal sera donc ma loge. Elle sera inconfortable certes, mais, sa mobilité réduira le temps et l’effort que les longues marches me feront subir.

J’utiliserai le système de repérage universel reconnu par les terrafomeur, je diviserai donc la zone en 25 parcelles carrées de 3km de coté. Je ne sais pas combien de jours pourraient prendre une parcelle pour être fouillée convenablement.

J’aurais besoin d’un équipement de vision nocturne, j’aurais aussi besoin d’un attirail qui optimise mes conditions de survie dans ce lieux à la fois hostile et éloigné de tout refuge. Il me faudra aussi organiser des convois de ravitaillement pour ma nourriture et mon oxygène.

Je passerai la nuit dans le secteur, me mettre dans les conditions réelles est le meilleur moyen de ne rien oublier.

Nombre de messages : 579 Localisation : Nul part Date d'inscription : 08/01/2008

J'étais sortie abasourdie de la réunion du centre de recherche des baroudeurs.

Nous pensions effectivement, entre autres suppositions, que l'amarre détériorée pouvait se trouver à proximité de la zone indiquée par Hans-Jakob Kindermann. C'était une théorie comme une autre, mais il fallait en avoir le cœur net. L'incertitude engendre l'inconnue, l'inconnue la terreur, la peur mécanique qui parfois nous enlace de ses effets paralysant, angoissant... On se sent mal, dépérir, quelques souvenirs douloureux ressurgissent, et nous embrouillent l'esprit, occultant nos visions de la réalité.

Je secouai la tête, me refusant de laisser mes rêves vagabonder et inonder mon âme, retrouvant ainsi mon esprit d'analyse.
Il fallait devenir plus pragmatique et aller voir ce qui se passait là-bas.

Rasator fut désigné volontaire pour mener les fouilles sur cette parcelle mystérieuse. Un énorme et titanesque travail l'attendait.
Si l'amarre se trouve à proximité, si une personne s'y approche, si des indices trainent à terre, si un bunker abandonné peut être visité, alors il le trouvera.
Il pourra peut-être visionner de vieux enregistrement encore lisibles d'un journal laissé par Hans, ou bien une vieille Camdrône encore en marche, possédant dans ses entrailles de précieux enregistrement...

Je ne sais pas...
Une autre plaque métallique sur laquelle Hans aurait laissé d'autres indications. Que sais-je encore?

Je réfléchissais. L'amarre étant avariée, le Dôme activé, nos possibilités de déplacement ainsi donc réduites, les Baroudeurs disaient vrai. Il fallait trouver cette amarre et la réviser, la réparer, la remettre en état de fonctionnement optimal, car le Dôme, ce mur invisible telle une bulle immense mais infranchissable, puisse être brisé, éclaté aussi facilement que l'index d'un enfant sur une bulle de savon.

Je ferai tout afin que ces recherches soient menées dans les meilleurs conditions possibles. Je mettrai toute ma volonté de Prêtresse, d'artisanne Apprentie, de femme, mais surtout de baroudeuse, au service de cette mission.

Pour l'amarre, et la destruction de ce carcan, cette geôle invisible.

Admin Nombre de messages : 566 Date d'inscription : 08/01/2008

Cela fait déjà quelques heures que je me balade sur la zone, une balade intuitive, de quoi m'imprégner de cet air, assez en tout cas pour mesurer la taille de l'énorme entreprise qui m'attend.

Je ne vis pas le temps passer, mais, l'air qui avait soudainement changé de sens et de force, m'extirpa des pensées. L'inconfort ressenti est reconnaissable parmi tous les vents de la rouge. Je m'efforçai de garder le sac de mes outillages sous mon contrôle et courus me réfugier dans mon betrayal.

Mes yeux se fermèrent légèrement pour déparasiter mon cerveau et l'aider à se concentrer. Il fallait finir la liste des outils et objets nécessaires à cette expédition.

Les temps de tout noter, je démarrai la turbine et pris le chemin du retour. Ma conduite était lente, et mes pensées éparpillées.

Isaflo m'a confirmé sa volonté d'assurer le ravitaillement pour les jours à venir, ma vie va tenir à sa promesse. Je sais que je suis entre de bonnes mains, comme je l'ai toujours été avec elle.

Mon besoin principal sera l'oxygène, je devrais consommer au moins trois recharges par jour, sans parler des plats qu'elle m'avait promis. La liste des outillages et de l'équipement de survie est aussi prête et je crois avoir presque tout dans mon dépôt.

Le chemin du retour semble plus lent, mais,avoir le temps d'apprécier un paysage est un luxe que mes missions en zdv2 ne peuvent me permettre. Alors j'en profite, à mon plus grand bonheur.

Je n'ai pas encore prévu d'heure pour repartir, ça sera soit tard ce soir, soit demain en début de matinée. Ma nuit sera longue, regrouper tous les objets nécessaires, les remplir dans des caisses et s'assurer qu'elles sont bien fermées, bien les fixer dans le coffre du betrayal. Faire le plein, remplir la soute avec des recharges d'oxygène. Aurais-je le temps au moins pour sortir creuser un peu, mes carottes doivent faner, tant de jours sans être cultivées ni usinées.

Je me sens un peu fatigué, je vérifie l'état de mes pneus, m'assure que le pilotage automatique est en marche, lande un petit regard à ma jauge d'oxygène. Tout est ok!!

Je ferme les yeux et me laisser glisser dans un léger sommeil.

Admin Nombre de messages : 566 Date d'inscription : 08/01/2008

Il était là !

HJK a bien été sur cette zone, c’est la seule certitude que nous avons, c’est aussi notre seul point de départ. En absence de toute autre évidence, nous n’avions d’autre choix que commencer par là.

La visite préliminaire de la veille m’a permis de mesurer les besoins d’une longue fouille.

Le plus grand souci était de garantir ma survie dans ces conditions très hostiles. Assurer un approvisionnement quotidien d’oxygène par des convois de ravitaillement et aussi bien s’équiper pour les circonstances. La sainte amulette du rotor et une bague martienne seront mes gardes fous contre la perversion d’une planète avare de compassion.

J’ai opté pour une tronçonneuse instable pour les gros œuvres, la tronçonneuse stable me permettra de creuser avec plus de précision, et la lame circulaire me permettra de déblayer sans risquer d’abimer quoi que ce soit. J’ai aussi pris ma servante avec moi, certains de ses équipements pourraient me faciliter la tâche.

Fouiller est une mission hasardeuse, et beaucoup m’ont conseillé de m’épargner un si grand risque échec, mais, je savais que pour surpasser cette impasse il fallait s’armer de détermination. Ma détermination n’a pas effacé mes doutes, mais, elle a réussi à les isoler.

Mon betrayal semble ralenti par le poids de tout cet excédent de bagage que j’ai porté avec moi, je ne suis pas trop pressé d’arriver, je profite du paysage, pense et repense à tout ce qui a été dit ou consigné ces derniers jours, sur l’impasse, sur le dôme. Des bribes d’informations, que j’aurais à essayer de coller dans heures de solitude.

Avant de partir j’avais bu un coffee booster, je ne sais pas encore ce qu’il contient, mais ce qui est sur c’est que ce gout va me manquer énormément….

Certains sont devenus fous dans la solitude, heureusement que le Voxcam me permettra de rejoindre le bar, et les amis …

Nombre de messages : 579 Localisation : Nul part Date d'inscription : 08/01/2008

Voilà... il est parti.

J'avais la tache de mon côté de m'assurer que tout se déroule bien là-bas. Il était parti seul. Certes avec un équipement adéquat, mais sa survie dépendait de moi.

Moi, Isaflo, Prêtresse Apprentie, mais surtout Baroudeuse dans l'âme, avait pu mettre mon savoir faire au service de la création d'un harnachement et d'un outillage permettent de constituer des conditions de vie à la limite de l'acceptable. Je lui avait enveloppé un splendide Rubis serti sur acier, plus robuste, et fait cadeau de mon plus beau rotor. Je voulais qu'il parte avec un sertissage « Grave Digger », mais il était si pressé de se mettre en route, que je n'avais pas encore eu le temps de rassembler tout les supports adéquats. J'avais eu beau étalé tout ce que je détenais dans mon fourbi, j'avais eu beau solliciter ma servante, beau frapper de rage et colère sur mon établi, rien n'y faisait, il me manquait toujours trois petits rebuts et débris.

Voilà... il est parti.

Ma mission ? Le préserver en vie. Il avait une autonomie d'une demi journée. Je devais donc m'assurer de son ravitaillement en oxygène. Sa vie en dépendait. Et les recherches sur Hans-Jakob Kindermann aussi.

Je me frottais les mains d'avoir eu la présence d'esprit d'acheter un nombres important de containers d'oxygène, un jour sur le marché noir, un jour où je me suis rendu compte que les stocks mis à notre disposition diminuaient étrangement. Je suis une Baroudeuse. Je ne devais donc pas me faire surprendre par cet appauvrissement, cet effondrement de Biens. Alors j'ai chiné et dépensé... J'ai subit les foudres de certains terraformeurs, piliers de comptoir qui se la coulaient douce pendant que je rangeais et entreposais toutes mes cartouches remplies de ce gaz liquéfié si précieux à l'homme.
J'ai toisé du regard, hautaine, Lafouine, balance immonde, qui dénonçait mon acte!
Je savais, j'avais l'intime conviction que cela servirait une cause juste, un moment ou un autre. Mon oxygène stocké aurait une sainte utilité.
Elles serviront aux fouilles, aux recherches sur l'amarre, sur Hans-Jakob, pour la survie de celui qui a décidé d'agir et de combattre l'immobiliste qui règne quand aux détériorations subies et sur l'ouverture du dôme.
Je savais, j'avais le fanatisme de croire que cela servirait un moment ou un autre.
Ce jour est arrivé car.... Voilà... Il est parti.

Je m'active donc de mon côté. Il faut que je pense à tout ce dont il pourra avoir besoin : Des recharges d'oxygène, de la nourriture, un complément d'outillages, du chocolat, ....

Je retourne alors dans mon bunker en laissant ma vox toujours allumée, canal ouvert sur le bar et un autre, plus privé et codifié, sur celle du bétrayal de Rasator, afin de préparer mon premier ravitaillement.

Et je souhaite ne jamais entendre sur aucun micro « Isaflo, j'ai un problème! »

Admin Nombre de messages : 566 Date d'inscription : 08/01/2008

Jour du tremblement : Premier jour.

13h05 arrivée sur zone dmz #192695

Je me sens en bonne forme, j'ai hâte de commencer ma première journée de fouilles. Je suivrai le système de référencement cartographique appliqué par les topographes de la Firme : Un carré de 5 parcelles de cotés, chaque parcelle faisant 3kmx3km.

Je débuterai donc par la première parcelle. Je me rendrai en betrayal en son centre, et me stationnerai au point culminant. Le betrayal me servira de point de repère dans mon quadrillage. La précision du GPS a ses limites, je compte donc sur mes notions de géométrie pour aller plus loin.

Une fois sur place, j'ouvrirai mon sac et retirerai l'équipement de survie.

Les gantelets steampunk sont, à la base, fait pour les combats, non pour un usage de longue durée. Ils sont fiables mais pas aussi confortables que des Gants Marsball. Normalement on ne les porte pas plus de quelques heures, mais là ils seront portés tout au long de mes recherches.

Je prends aussi un rotor, on a souvent attribué à cette amulette des miracles, certains jurent qu'ils ont même vu leurs réservoirs d'hydrogène se remplir, juste en la caressant.

Je garderai mon sertissage osseux pour les recherches de la journée, mais reviendrai mettre mes lunettes de vision nocturne quand il fera nuit. Je dois pouvoir m'éloigner de mon betrayal sans risque de me perdre. Le sertissage osseux protège convenablement mon visage, surtout contre les granules rocheuses lancées par la vitesse des vents.

Je porte également une belle bague martienne, on m'avait confirmé qu'elle est "spéciale" et que mes chances de survie augmenteraient d'une manière sensible grâce au pouvoir magique de cet artefact argenté.

Je me suis équipé d'une tronçonneuse marron pour éclater le permafrost et percer les secrets enfouis par le temps dans le ventre de l'oubli.

Et le premier pas eut lieu…

Mais que cherchais-je ?

Des morceaux d'une amarre anéantie par le temps ?
Les restes d'un bunker égaré ?
Les traces d'une vie ?

Je le saurai peut être avant la fin de mon périple, comme il se peut que je le sache jamais...

13h25 prêt et équipé je commence ma première sortie vers la parcelle nord est cordonnées (-2,-2)

Admin Nombre de messages : 566 Date d'inscription : 08/01/2008

22h05

Je suspends ma tournée, je ne vois presque plus rien, Je ne distingue plus les zones ensablées des plaques rocheuses. Ma lampe torche suffit à peine pour éclairer mes pas. Le mur d'obscurité est flippant, il m'entoure, guette l'extinction du petit débit électrique pour m'avaler par gourmandise. Le bruit du vent me désoriente. J'ai hâte d'atteindre mon betrayal. J’ai peur de ne pas le retrouver. Je rebrousse chemin, suis les traces de mes pas ...

Mes pas se perdent sur un grosse plaque rocheuse, je panique... Je tente de reprendre mes esprits, j'essaye de trouver une solution. Je décide de faire le tour de la grande roche... lentement en vérifiant à chaque pas les abords. C'est lent, j'ai l'impression de m'égarer, de m'enfoncer dans ma perdition.

22h45
Je tourne encore, je n’arrive plus à m'orienter... je ne sais plus quelle direction prendre. Je suis totalement égaré. Mon pouls s'accélère, des vents violents sont prévus ce soir, Ils risquent d'abimer tout mon matériel. Je dois me trouver un refuge.

Je m'arrête, fais demi tour et prends le contour de la roche dans le sens inverse ...

23h20
J'ai retrouvé mes traces de pas, je ne sais pas s'ils vont vers le betrayal ou vers le sens inverse. J'hésite, Je décide de continuer, J'avance... J'accélère. Je me calme, ralentis... Je ne suis plus attentif à mes pas, je risque de glisser à tout moment ...

Je ralentis encore. Des pas mi-loup mi-tortue ... je m'arrête régulièrement pour vérifier les abords de la roche

23h35
Je retrouve d'autres traces, ça me rassure, mais pas trop !!

Ils devraient me ramener vers mon betrayal, mais j’ai des doutes.... Lentement, je suis ces traces, ça me semble un peu familier, mais l’illusion et l’obscurité peuvent me jouer un tour fatal, mes pas m'apportent un peu de confort, le bienêtre de celui qui retrouve son chemin.

00h03

Enfin !!
J'arrive à mon betrayal. Il est là, je le regarde avec bonheur et fierté comme si c'était mon premier betrayal, voyant en lui mon sauveur et mon para-pierres.

Je m'installe, et met directement mes visières de nuit. Je vais attendre la fin de la tempête. Je vais en profiter pour m'endormir un peu. Les sensations fortes et la longue marche m'ont épuisées.

Mais avant je vais me restaurer. J’ai une faim de loup. Avec tout l'inconfort du scaphandre je m'y mets, je n'ai pas la possibilité de savourer ce que j'avais en bouche, ni même le reconnaitre d'ailleurs. Ma jauge d'oxygène clignote de plus en vite le bip c'est énervant, j'ai pourtant deux heures d'autonomie, je prends une recharge, je vérifie son état et me ravitaille.
Ce n'est pas un luxe, car s'assoupir est un acte hasardeux, vaut mieux éviter les risques inutiles.

Je vais me reposer un peu ... Quelque heures de sommeil devront me faire du bien...

08h15
Réveil difficile, Mes muscles sont un peu engourdis, j'ai des crampes au dos et les mains qui fourmillent. Je me désaltère conformément aux protocoles, et prends une ration alimentaire. Je charge une nouvelle bouteille d'oxygène, je n'aurais pas ainsi à retourner au betrayal pour ça, Je remets mon sertissage osseux et reprends la route vers la deuxième parcelle de la zone.

Les vents sont calmes, la vue est dégagée, un faux semblant de sécurité, mais, mars est capricieuse et peut m'inonder de sa folie à tout moment. Mes pas se suivent, d'une borne imaginaire à une autre.

10:00
Je prends une petite pose, la marche me fatigue, le scaphandre commence à imposer son poids et à m'épuiser, je contacte le bar, salue tous les amis. Panda M'envoie une bonne musique, je m'oublie, m'emporte je me mets à danser, je glisse, plus de peur que de dégâts. Je me rassois, et fini ma pause. Le scaphandre n'est pas un smoking pour une soirée de bal.

11h20

Je contacte Isaflo Je lui demande de venir me ravitailler. La douceur de sa voix m'emporte, elle contraste ma rude réalité, ma solitude,

Je coupe la Voxcam

C'est calme, mais, à trop chercher le calme on commence à s’inventer des bruits. J'essaye de concentrer mes esprits, je ne dois baisser ma garde et oublier mes ennemis : L'inadvertance et la solitude.
Le passage d'Isflo va m'offrir de la compagnie. Une petite coupure, une bouffée d’oxygène dans cette longue apnée.

Entretemps, je dois essayer d'avancer, encore plus vite ... Je ne suis qu'aux trois quarts de la parcelle.
Les coques du marcheur sont très confortables pour la randonnée j'ai le pas léger, et mes pieds bien au chaud. Les ingénieurs de la firme ont bien réussi cette invention.

Sur le terrais, rien à signaler, aucune forme régulière sur le permafrost ou incisée dans la roche. Aucune trace de travaux de creuse, ni d'installations. Mes pas se suivent ...

Nombre de messages : 579 Localisation : Nul part Date d'inscription : 08/01/2008

11h20.
Mon système vox mindique par son signal lumineux si familier que j'ai un message en attente sur mon système codifié. C'est donc Rasator qui se manifeste enfin. Il était temps .
Il me rappelle que je dois venir le retrouver sur sa zone d'encrage, lui fournir ce dont il a besoin.

Ma nuit a été courte car je ne pouvais trouver le sommeil tant l'inquiétude était grande. Lorsque l'on se retrouve éloigné des êtres chers, on s'imagine, parfois, le pire!
De plus, cette courte nuit fut agitée par de sombres cauchemars, des visions affreuses de créatures malfaisantes, aux blancs regards, venant gratter, se frotter contre le bétrayal de Rasator, lui voulant du mal, tentant de le faire fuir, craignant qu'il découvre un secret mal gardé.

Le sombre indigo enveloppait mon bunker de sa sinistre luminosité, je me levais pour allumer les néons. La crainte, l'incertitude du lendemain m'obligea à me dirriger vers le tableau de bord de ma console qui me reliais au monde extérieur, et je pianotais pour me connecter au serveur des prévisions météorologiques du lendemain. Rassurée, je me détendis légèrement, respira un grand bol d'oxygène, puis me recoucha. Le sommeil m'envahit... Mes rêves aussi.

La matinée fut vite passé, les préparatifs pour partir sur la zone référencée sous le numéro 192695 m'occupa l'esprit et le corps. Je fis tout de même un petit tour au Temple et pria avec une exaltation hors du commun, une ardeur que seuls les Adeptes peuvent comprendre.
Ensuite, je me changea. Le bétrayal doit être savamment dirigé, et je voulais mettre tous les avantages de mon côté.

Je ne devais pas faillir, Sa vie en dépendait.
Je devais aller vite, Sa vie en dépendait.
Je devais garder la tête froide...
Ne pas se précipiter, ne rien oublier...

Je me dirigeais donc vers ma Bête, ouvris la soute technique et consciencieusement, y fis rouler trois containers d'oxygène. Puis retour dans le bunker de survie, je pris un gros paquet emballé sous vide. C'était lourd mais pas autant que les cartouches! Je transpirais... Je déposai le colis dans le quatrième compartiment de la soute, refermai lourdement le sas de mon bunker, et démarra le bétrayal. Toutes les vérifications ayant été faites, le réservoir plein, intégrité absolu de mon scaphandre, rations alimentaires déposées, je pianotai les coordonnées pour Le retrouver.

12h34
Je pris le départ. Mon cœur battait la chamade. J'avais beau me dire que nous étions de grands baroudeurs expérimentés, je savais que tout et n'importe quoi pouvait arriver sur cette hostile Rouge.
Je me rassurais en tentant de me convaincre que je démarrais sous le Porteur d'Espoir, et que c'était de bon augure. Les Anciens nous protègeront. L'onde de choc ne me fit même pas sursauter.Étrange !

13h34
Voilà... cela fait une heure que je roule.

Nombre de messages : 579 Localisation : Nul part Date d'inscription : 08/01/2008

13h49
... et huit secondes exactement, j'arrive enfin à destination. Les vents sont calmes et la visibilité excellente. Or, un mauvais pressentiment m'enveloppe: je vois bien le bétrayal de Rasator, mais pas son conducteur. La zone est déserte. Un rapide coup d'œil sur le tableau de l'ordinateur de bord m'indique pourtant que je suis arrivée au bon endroit.

Alors je ralentis et positionne mon engin soute contre soute, pour tenter d'économiser au maximum nos gestes, nos efforts, notre temps, utilisés lors du chargement des containers d'oxygène. Le nombre de manipulations doit être réduit au maximum pour optimiser nos ressources.

Je manœuvre, encore et encore, marche avant, arrière, je ne suis pas assez précise dans mes approches et cela m'irrite. Mon pouls s'accélère, ma tension nerveuse augmente, mon visage rougit par l'effort.

Enfin j'obtiens un bon angle entre les deux engins et je coupe les moteurs, je descends munie d'une longue vue et scrute l'horizon, tournant sur moi même, m'assurant un panoramique intégral du paysage. Rien... rien que des roches rouges et du sables pourpres. Mais pas âme qui vive.
Je fais le tour de mon véhicule, ouvre la soute technique et vérifie l'état des cartouches d'oxygène. Elle n'ont subit aucun dégât. Tout va bien. Je referme la « cale », range ma longue vue et me rassoie dans le bétrayal...

Rasator est venu ici pour chercher des indices se rapportant à Hans-Jakob Kindermann et son amarre. La zone comprend vingt-cinq parcelles. Je sais qu'hier, il s'est aventuré sur la parcelle numéro un, au nord est. Donc il doit se trouver aujourd'hui sur la parcelle numéro deux. Il faut que je le retrouve. Il va avoir besoin de son ravitaillement.

Je verrouille donc mon bétrayal et me dirige vers le nord est, en priant que tout se passe bien pour Rasator. Il ne fallait pas lambiner! Le Big quake allait se lever aux alentours de 16h. Il ne fallait donc pas se trouver dehors à ce moment là, mais à l'abri dans nos véhicules.

J'avance lentement. L'équipement est lourd et encombrant.
Mais l'effort est toujours récompensé, je distingue au loin une forme peu commune mêlée aux aspérités des horizons martiennes, aux reliefs qui m'entourent. Je continue d'avancer, et j'écume de rage de ne pas marcher plus vite! J'ai l'impression de piétiner laborieusement.

Alors ma vision se précise, et je distingue maintenant forme humaine. Elle se situe entre la parcelle numéro deux et trois. J'avais vu juste. Il était là !!

Je m'approche encore. Ces quelques pas qui me séparent de lui me semblent infaisable!

Je lève le bras droit pour attirer son attention et ouvre mon micro. Nous sommes suffisamment à portée d'émetteurs pour pouvoir communiquer.

« Rasator! Ma Praline! Je t'ai enfin trouvé! »