Journal d'un baroudeur

Encore une journée qui passe.

Le réveil des baroudeurs se fait lentement, mais, surement, certains n'ont pas encore rendu visite à notre repère pour prendre les nouvelles, mais, la majorité est passée par là .

Le dernier largage semble être assez important et nous sommes entrain de récupérer un grand maximum de recharges, nous avançons. nous espérons cette fois doubler le nombre de containers pour réussir une mission de 5000 km en allée et retour. Cela prendra du temps mais nous serons déjà ce soir à 10% des réserves nécessaires.

Certains terrafomeurs semblent ne pas être au courant ou bien ne veulent pas partager, même si choix m'attriste un peu, je me dois de le respecter.

Deux sites principaux sont en cours d'être aménagés pour servir de magasin de stockage, le site alpha à l'est est actif depuis la veille, et aujourd'hui un second site a été ouvert : le site bêta à l'ouest. les membres inscrits sur la chaine ont tous reçu les consignes: leurs contacts et les points de rencontre.

Le choix des sites est un sujet délicat qui doit être traité avec la plus grande attention , non seulement nous gardons nos sites en secret mais, aussi leurs critères de sélection. Les recharges sont le fruit de l'effort d'une grande partie active de la communauté , les sécuriser est une lourde responsabilité.

Aujourd'hui J'ai lancé une mission pour transférer les recharges trouvées vers le magasinier du site alpha, c'est son premier magasin, et comme à chaque fois, la première mission me met la pression, les risques de mauvaises manœuvres et les mauvais réflex peuvent jouer un mauvais tour. Je n'oublierai jamais la dernière fois quand on a perdu 17 recharges d'un coup. Mais bon ! nous avons toujours appris de nos échecs. Aux dernières nouvelles la première partie de la mission s'est bien passée, il est actuellement sur le chemin vers le site alpha. Je ne peux que lui souhaiter bonne chance.

Ce soir j'ai un rendez vous avec une nouvelle recrue pour l'initier au betrayal, elle avait émis le désir de nous rejoindre, le sérieux que j'ai vu d'elle m'encourage à investir mon temps pour que demain, un autre baroudeur sillonnera Mars.

Note en bas de page : la magasinier du site alpha vient de me confirmer que les recharges sont arrivées à destination ( j'adore les bonne nouvelles )

La réactivation des baroudeurs continue, chaque jour de nouveau membre se présentent pour avoir des nouvelles, mettre à jour leurs dossiers et signaler leurs disponibilités.

La logistique des baroudeurs est le souci majeur actuellement, la rupture des stocks de recharges d'hydrogène et de trains de betrayals ne nous facilitent pas la tâche, il fallait nous organiser pour rationner l'hydrogène. Cependant, plusieurs sympathisant et terrafomeurs nous proposent leur aide et leur soutien, Cela nous touche énormément.

Après le déjeuner, j'étais enfin libre pour me consacrer à mon activité préférée : Sillonner mars ! Une révision de mon journal de bord et quelques lignes me suffirent pour choisir une destination optimale. Le sourire d'un enfant devant son jouet préféré aux lèvres. Je démarrai vers les terres inconnues et le plaisir de la découvert effaça de ma tête ma matinée très " Administrative"

Mon premier voyage me fit parcourir trois cent kilomètres avant d'arriver à destination, ma récolte était maigre, une seule recharge d'hydrogène, rien de plus ! Mais, le plaisir de conduire primait sur tout. Je pris le chemin du retour, bercé par les musiques de VOXOND qui emmenèrent mes pensées loin, vers la bleue, ou ma tendre épouse s'était rendue pour quelque jours, elle me manque de plus en plus, sans elle, la rouge semble ternir vers le rouille, même l'oxygène pur que nous respirons devient étouffant.

De retour, à mon bunker et à peine le temps de manger une petite tablette de chocolat, et de faxer les mises à jours des cartes au repère des baroudeurs, je remis la recharge dans mon coffre et me suis dirigé vers la zone du rendez-vous. Le relais se trouve sur le chemin d'un ravitailleur qui fait sa tournée de récupération. Le souci d'optimiser les zones à couvrir me fit tracer un parcours un peu complexe, mais, le but était d'être du bon de coté de la chance. Je n'ai rien trouvé, mais, en tout cas, trois recharges seront à l'aube dans le magasin alpha.

Je viens tout juste de dîner, j'essaye de tout noter, mais, ma tête est ailleurs, ma femme m'attend pour une conversation interplanétaire. Je passerais tout à l'heure au repère des baroudeur pour voir s'il y des nouvelles, juste avant d'aller dormir.

La journée avait commencé par un passage au repère des baroudeurs, mais ma tournée n'a pas été longue. En délégant l'accueil des nouveaux j'ai pu me consacré à mes cartes, les nouvelles missions saisies dans le journal ont été analysée et les zones visitées répertoriées et marquées sur nos cartes.

L'équipe de l'ouest a été très active ce week-end et le magasinier du site Bêta n'a constaté ni subi aucune perte, toutes les recharges trouvées ont été acheminées vers le magasin sécurisé. Le livre d'inventaires dénombre 5 recharges.

Le magasin Alpha est plein, mais, depuis cet après midi, le secteur centre-est est devenue une zone à risque depuis qu'un des plus grands pilleurs de mars y a élu domicile, les niveaux de sécurité ont été revus à la hausse. Tout le magasin a dû être déménagé en catastrophe, mais, transférer une vingtaine de recharges est une tâche délicate et périlleuse, cela rends tout le monde nerveux, car une seule seconde d'inattention et tout le stock risque de se trouver dans les dépôts du Silo.

Au début de l'après midi, j'ai été contacté par un baroudeur pour le transfert d'une recharge trouvée, nous établîmes un point de rendez vous, et nous en profitâmes pour boire un verre et discuter un peu. De retour à mon bunker, je remis en route vers le sud pour remettre la recharge au site Zoulou. Sur ma route une seconde recharge trouvée et pour la première fois, je vis sur ma route une micro-pompe.

Le décompte total des recharges s'élève maintenant à 33. Nous arrivons à maintenir rendement acceptable, mais, les recharges deviennent de plus en plus rares ! Notre priorité maintenant est d'assurer la couverture de toute la zone de vivance en plaçant les baroudeurs dans les zones à mobilité optimale.

Le triste sifflement de la mélancolie de Thorn m'avait à peine fait ouvrir les yeux, je suis resté à cheval entre le léger sommeil et le réveil, un peu rêveur, mes pensées s'étaient envolées aux lointains puits creusés dans les vallées martiennes. Mais, cet état ne dura que le temps de prendre conscience que le devoir m'appelait.

Je bu mon café au bar à la hâte, avant de rejoindre le repère des baroudeurs, pour lire les comptes rendus des missions de la nuit avant de redonner les galons de ravitailleur à trois nouveaux membres et d'offrir à Rahan un livre sur la gestion de l'énergie en betrayal pour enrichir la bibliothèque de son école.

Je n'ai pas pu résister à l'appel du betrayal, je le pris pour une petite sortie au sud est, où un ami m'avait donné rendez vous. J'y étais tellement à l'avance que j'ai dû l'attendre la moitié de la journée, mais, le temps avait passé tellement vite dans le calme et la sérénité d'une zone vide de toute pollution, de tout bruit et tout autre vie. Sans grand regret, mon voyage ne m'avait fait rien découvrir, sauf la saveur d'un bon chocolat que j'avais dégusté avec mon ami.

De retour au repère des baroudeurs, j'avais préparé le plan de missions de ceux qui ne s'étaient pas encore familiarisés avec les cartes martiennes. Les consignes générales étaient simples, de trois à six sorties par semaines qui ne dépasseraient pas les deux cent vingt kilomètres chacune.

Un peu d'amertume s'immisçait dans mes sentiments, une journée sans rien trouver, mais, l'amertume a laissée vite place au bonheur : Un ravitailleur qui avait fraichement déménagé venait d'en trouver trois d'un seul coup. Aux dernières nouvelles, elle sont dans le coffre du magasinier de la zone Bêta, en route vers une cachette sure.

En fin de semaine, plusieurs terrafomeurs s'adonnent au plaisir de la conduite laissant de coté leur équipement de creuse pour vadrouiller. Nombreux sont inscrits au club des baroudeurs et leurs passages au repaire démontraient leur volonté de s'impliquer. Le premier jour, le calme favorisait les sorties; les magasiniers n'ont pas cessé de bouger toute la journée jusque tard dans le soirée.

A part les missions de collecte ordinaire, quelques transits de recharges ont été prévus. Le plus grand était piloté par Teejee : Neuf recharges à récupérer du centre de la zone de vivance et à sécuriser dans les magasins dont il assure la gestion. Un stock initial de 5 recharges avait quitté l'extrême nord-est de la zone de vivance dans le betrayal de Mousstafarai la veille, pour être récupéré par Isaflo qui avait assuré sa sécurité pour la nuit dans une de ses cachettes. Le matin elle rajouta une recharge qu'elle avait en trop, son magasin étant plein, et prit la direction du sud. Teejee allait à sa rencontre, il
trimballait déjà trois recharges remises par Usul et qu'il gardait jalousement dans son coffre.

Sur le chemin du retour, les mauvaises nouvelles commençaient à pleuvoir : d'abord Isaflo qui avait constaté une soudaine baisse de la jauge de son réservoir d'hydrogène, et un éclatement de ses trains de pneus, mais plus critique encore était le cas de Teejee, qui avait en plus de ça, un dysfonctionnement de son scaphandre et une fuite d'oxygène. Les mesures d'urgences ont été prises. Guardian a déménagé pour secourir Isaflo et Reno, Teejee.

Mais, le pire guettait ! Le baleful, soudain réveillé, voulait se venger de Teejee en l'écrasant dans son betrayal. On savait que le baleful aimait jouer à l’auto-tamponneuse, des rumeurs des plus anciennes racontaient que son père ne l'avait jamais autorisé à aller à une fête foraine.

Le centre de coordination transmit immédiatement les consignes au magasinier, il devait larguer les recharges et continuer sa route. Dans sa réponse, on sentait bien la hâte de Teejee d'affronter le baleful. La course poursuite commença et finit par une projection spectaculaire de 88 kilomètres du betrayal du baroudeur. Les dégâts étaient énormes : Un train éclaté, un réservoir troué et à peine suffisamment d'oxygène pour tenir une heure. Les recharges étaient laissées au caprice du destin,
gardées par nos prières, loin des regards malveillants de terras avides.

Le lendemain, tôt dans la matinée, Reno avait pris la direction du sud pour récupérer les recharges, à notre grand bonheur et soulagement, elles y étaient encore. Ils les récupéra et les remis à Teejee pour qu'il les sécurise.

L'attente était trop stressante, et je n'avais pas la tête à creuser, je pris mon betrayal et me suis assigné trois sorties, de quoi m'occuper et couvrir les zones qui se situaient au sud. Le choix était gratifiant et quatre recharges ont été trouvées pendant ces sorties. Elles ont déjà parcouru plus de cinq cent kilomètres pour être déposées en toute sécurité dans un magasin.

De retour de ma balade, j'avais pris la direction de notre repaire, plusieurs baroudeurs y étaient, ils ne se sont pas privés du plaisir de la conduite, et plus de 20 missions ont été consignées au journal. Les
malchanceux nous ont raconté ce qu'ils avaient subi la veille suite au tremblement.


Je pris le temps de mettre à jour la carte et pris un verre dans l'attente que les magasiniers en déplacement me fassent leurs rapports.

L'échec du challenge m'a permis de me remettre à mes activités ordinaires et a soulagé mes tampons des coups de marteaux du contremaitre.

Mettre à jour la carte du journal était, comme d'habitude, ma première tâche. Les derniers jours, les sorties étaient rares à cause de l'implication de plusieurs d'entre nous dans le challenge. Après les calculs et le listing des zones parcourues, je pris la grande carte, et la déposa sur la grande table de réunion, je marquai les zones visitées avec un feutre bleu foncé et encadrai minutieusement les zones où nous avons trouvé des recharges avec un fin feutre cyan. Satisfait de l'ouvre faite avec amour, je remis la carte au mur, pour permettre ainsi aux baroudeurs de choisir leurs nouvelles destinations.

Quelques bricoles et discussions m'ont tenu au quartier général jusqu'à ce que je me rende compte qu'il était l'heure pour moi d'aller prendre le large.

J'étais un peu tendu, ma première sortie est une mission de récupération d'un grand magasin à quelque centaines de kilomètres de la zone de vivance, un ancien magasin, il était gardé par turquoise avant qu'elle ne déménage sur la cote Est pour participer à la mission lancée vers les ruines du corpus hermeticum.

La firme avait suspendu les sorties en dehors de la zone de vivance, elle a mis les moyens sécuritaires nécessaires, certaines zone ont été minées d'après ce qu'on m'a déjà rapporté.

déplacer une Douzaine de recharges était à elle seule une mission à risque , alors que dire si a chaque tour de roue on s'attend à une explosion, mais le maitre þ a bien guidé mes pas malgré mon aveuglement dans le brouillard de pierres.

Je récupérai les recharges et pris le chemin du nouveau magasin, les zones inhabitables sont peu fréquentée et la conduite était agréable malgré la lumière clignotante et angoissante du crâne qui décorait fièrement mon torse.

De retour de ma mission de magasinier, je décidai de reprendre mon betrayl , mais, cette fois pour le plaisir du prospecteur qui réside en moi ...

Le 3/8/2008
... même si la firme ne reconnait pas le dimanche comme une journée officielle de repos, l'heritage ramené de la terre fait que cette journée est généralement classée sous le signe de la paresse. les mariés restent cantonner dans leurs bunkers et les célibataires se dessoulent avec le café au bar.

N'ayant pas grand chose à faire au quartier général des baroudeurs à part suivre quelque discussions et résoudre un petit problème de sécurité, je pris mon betrayal pour une petite balade.

Longeant la 283eme parallèles, j'ai donc rejoins la zone Andrejka, ma route était calme dans la limite de l'ennui, rien ne se trouve sur ces zones qui sont pourtant répertories "non visitées " sur nos cartes. Il se pourrait que je suis dans le voisinage d'un amateur du betrayal qui n'est pas inscrit sur les registres des baroudeurs, ou tout simplement que la Baraka avait rendez vous ailleurs.

Seule la voix de femme, transmise par le voxcam crypté sur le canal trois, donnait un gout à cette balade et me tenait éveillé , au plus haut point... A 1350 km de mon bunker, elle est trop loin de moi ... Un peu trop à mon gout.

Arrivé à destination, je me remis sur le chemin du retour, espérant que les vents ne me ralentissent pas trop.

De retour au bunker , je n'avais nul envie de creuser, le moteur encore chaud de mon betrayal m'incitait à reprendre la route, il avait un argument de poids, je n'ai rien trouvé aujourd'hui. Je l'entendais me siffler :" encore une sortie, celle là elle sera la bonne "

Le temps de consulter la carte au quartier général des baroudeurs, et de tracer un chemin qui zigzaguait entre les zones visitées par le baroudeur qui se trouvait au nord de ma zone, je repris la route vers Phildeutsch, poussant mon betrayal à la limite de ses capacités en traversant 21 zones.

Les alarmes sanitaires de mon bunker se mirent à clignoter, j'enclenchai un retour d'urgence, pour voir ce qui ce se passe. Inquiet et suspectant une intervention maléfique, je vérifiai les alarmes. Le système de sécurité n'a détecté aucune intrusion. la vérification du registre sanitaire me confirme que j'avais, la veille, procédé à un nettoyage de mes toilettes.

Je pris la direction du scanner médical pour faire un checkup
détaillé ; Le résultat était stupéfiant ! Aucune pathologie n'a été
détectée. Mon état biologique semble excellent.

Ne pas savoir si c'est une défaillance du système de détection, ou une suite logique à d'obscures et inconnus évènements N'a fait que mettre au premier plan une angoisse que je m'efforçai d'ignorer depuis
quelque jours.